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MA TANTE


» — Eh mais, pas du tout… — Oh mon Dieu ! s’écria-t-elle, miséricorde ! mon bonnet, qui était bien attaché, est pourtant parti, et on m’a arraché la moitié des cheveux avec, encore !… — Cela n’est pas croyable, ma tante ; vous rêviez peut-être. — Comment, je rêvais !… Touche donc, toi-même ».

Effectivement, j’alongeai ma main, et je sentis sa tête nue.

« C’est bien plutôt toi, me dit-elle, qui, en rêvant, me l’auras ôté… — Oh non, ma tante, car je ne dormais pas encore, moi » !…

Dans le même instant on m’arrache le mien, avec les cheveux aussi.

« Oh mais, dis-je, ma tante ! il valait mieux me le demander que de me l’arracher ainsi… — Qu’est-ce que je t’arrache, reprit-elle ? — Eh bien donc, mon bonnet pour mettre à la place du vôtre, apparemment, que vous avez laissé tomber…