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GENEVIEVE.


un, et se mit à se serrer contre moi, qui l’embrassai aussi fortement, en frissonnant toutes deux sans oser nous dire un seul mot.

Après quelques allées et venues de cette chaîne, qui faisait tout le tour de notre chambre ? et dont chaque mouvement nous faisait tressaillir, nous n’entendîmes plus rien ; et ce calme même dura assez long-temps pour que ma tante, persuadée que c’était l’effet des prières qu’elle avait récitées et des signes de croix qu’elle avait faits, et qui avaient conjuré et mis en fuite le malin esprit ou le revenant, pût se rendormir…

Elle commençait même à ronfler un peu… Tout-à-coup elle se réveille et me pousse violemment en me disant :

« Eh bien ! qu’est-ce que tu fais donc ? pourquoi m’arraches-tu mon bonnet ? — Moi ? ma tante ? je ne vous touche pas… — Comment, tu ne viens pas de me décoiffer ?…