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MA TANTE


» diable ne s’en mêle, l’histoire de la nuit du coche d’eau ne se renouvellera pas ici ».

Nous nous endormîmes effectivement, appuyées et serrées l’une contre l’autre, et la nuit se passa sans accident. La fatigue même, et les tribulations que nous avions éprouvées, nous tinrent tellement assoupies que nous ne nous réveillâmes que lorsqu’il était déjà grand jour, et que la voiture arrivait à l’endroit où elle aurait dû faire sa couchée la veille, et où elle arrêta pour déjeûner et relayer en même temps.

Quel fut l’étonnement de ma bonne tante en retrouvant alors dans le voyageur qui répondait pour nous, et qui était un homme de fort bonne mine, quoique de l’âge de ma tante, ce monsieur Jasmin, jadis valet-de-chambre du seigneur de notre village, et à qui elle avait joué un tour si piquant !

Elle ne le reconnaissait pas d’abord ; mais il la remit sur la voie en lui rap-