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GENEVIEVE.

« Ce qui me rassure un peu, me disait tout bas ma tante, c’est que c’est moi que cet homme-là connaît… je serais inquiète si c’était toi ; je soupçonnerais encore quelqu’anicroche, mais c’est à moi qu’il en a, il ne peut pas y avoir de danger… Enfin, allons toujours ; le bon Dieu fera faire clair demain, nous verrons notre monde ; et à tel endroit que la diligence nous arrête, nous y serons toujours moins en risque que sur le chemin avec nos maudits voleurs, ou avec l’aubergiste, ou avec le grand vicaire… J’ai eu tort tout-à-l’heure de vouloir me désespérer ; j’en demande pardon à Dieu. Il nous reste encore du cœur et des bras, et avec ça, ma nièce, on trouve à manger du pain par-tout ; dormons, crois-moi, ça nous reposera. Nous sommes huit ou dix personnes dans la voiture ; il n’y a, à ce que je peux croire, ni moine italien, ni marinier ; et à moins que le

  IV.
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