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MA TANTE


ce que nous avions de mieux à faire dans cette circonstance. Nous nous assîmes donc sur le bord du chemin.

Des dix louis que ma tante avait reçus du grand vicaire, elle avait eu la précaution dans changer deux dans l’après-dîner, avant de quitter l’auberge, en argent blanc, pour les besoins de notre route, et pour n’être pas obligées de présenter de l’or en chemin, ce qui aurait pu nous rendre suspectes, vu la mesquinerie de notre ajustement. Elle voulut encore en avoir une seconde par prévoyance, en cas d’événement fâcheux, ce fut de partager notre petit trésor entre nous deux, pour ne pas risquer de perdre tout le magot à-la-fois… mais cette attention même à le conserver, fut justement ce qui nous le fit enlever.

Comme nous étions sur le revers d’un fossé, à faire ce partage, deux hommes passèrent… Avant que nous eussions pu les voir, ni eux, nous, ils enten-