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MA TANTE


» prise aux malignes interprétations ; et je saurai vous rendre plus heureuses que vous ne l’avez été jusqu’à présent ».

Ma tante, pour achever sa comédie, se rejeta de nouveau à ses pieds, en m’en faisant faire autant, et l’appelant notre sauveur et notre bienfaiteur : il nous releva vivement, et m’embrassant encore, et plus amoureusement cette fois… « Huit jours de patience, ma belle enfant, me dit-il, et je saurai vous faire oublier tous vos chagrins ». Alors il fit appeler le brigadier. Comme Lafleur était mort, et que le secret de la commission amoureuse dont il l’avait chargé, n’était connu que de nous, ainsi que ma tante avait eu l’attention de le lui déclarer, le décorum de son état n’avait reçu aucune atteinte par cet événement, qui ne devait plus être envisagé que comme un vol de valet, qui, nous ayant rencontrées en route, avait voulu me séduire pour son compte.