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MA TANTE


neur et pour me faire perdre mon honneur, lorsque les deux survivans, s’apercevant de ma fuite, montèrent après moi, coururent et me rattrapèrent. N’étant plus que deux, ils se proposèrent un accommodement amical pour des scélérats, mais dont je devais toujours être la victime ; ce fut ou de se battre à extinction pour savoir à qui aurait tout le butin avec la fille, ou bien de faire un partage égal du trésor et de la fille, et de se battre seulement au premier sang, pour décider qui des deux aurait le criminel plaisir de m’outrager le premier. Ils s’arrêtèrent à ce dernier parti. Ils commencèrent par me dépouiller, et m’attachèrent nue à un arbre, pour m’ôter la possibilité de fuir pendant leur nouveau combat.

Je criais de toutes mes forces, mais ils me serrèrent la bouche avec un mouchoir, et me voyant privée de toute espérance de secours, je n’attendais et ne désirais plus que la mort.