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GENEVIEVE.


avec moi, et qu’il avait été porter son cadavre dans le bois (comme je leur avais vu faire du sien), le tout pendant que je dormais… et qu’en revenant ensuite, et me voyant réveillé, il allait me tuer de même s’ils n’étaient arrivés aussi heureusement pour moi…

Qu’en conséquence, comme je leur avais obligation de la vie, et que j’étais un pauvre orphelin, qui n’avais pas d’autre ressource que de servir les autres, je leur serais bien fidelle et bien attaché s’ils avaient des bontés pour moi. Ce discours eut tout l’effet que j’en désirais pour lors. Ils me dirent que si effectivement je les servais bien, ils me donneraient ma liberté au bout d’un an, et me renverraient avec plus d’argent que je n’en pourrais gagner en dix, au service du meilleur et du plus riche des maîtres.

Je m’employai donc avec plus d’ardeur à les contenter, me promettant bien de ne pas attendre, pour les quitter, le