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MA TANTE

Faites-le venir, dit le grand vicaire. On m’appela, et je parus.

« Oh ! oh ! dit l’examinateur, en ouvrant sur moi de grands yeux, il est bien joli, pour un garçon ! Vous êtes bien honnête, monsieur, repartit vivement ma tante. Je rougis à ce compliment du grand vicaire, qui ajouta de suite : Il a bien de la pudeur, pour un garçon ! Quel âge avez-vous, mon bon ami ?… Il a dix-sept ans, répondit pour moi ma tante.

» Ma bonne, à dix-sept ans il doit être capable de répondre lui-même. Combien y a-t-il que vous êtes ici, mon enfant ?… Monsieur, lui dis-je en balbutiant, il n’y a pas encore deux mois. — Il a la voix bien douce, pour un garçon !… Voyons, montrez-moi vos mains. Je les lui présentai en tremblant. Voilà de bien belles mains, pour un garçon !… et il me semble encore que vous avez là quelque chose d’extraordinaire pour