Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/505

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
124
MA TANTE


mon sexe, et les fonctions auxquelles on me destinait.

Effectivement, pas plus tard que le soir, lorsqu’après le souper et le coucher du pasteur, nous fûmes retirées dans la chambre de ma tante, j’essayai à lui faire sentir l’inconséquence de notre démarche et le ridicule qu’il y aurait à voir une fille à genoux sur les marches de l’autel, soulevant humblement le derrière de la chasuble de monsieur le curé… ce qui me rappelait presque le tableau de ma bonne tante relevant la chemise d’un malade, pour lui insinuer un remède.

Elle me répondit en vain que les assistans ne sauraient pas que je serais une fille, et qu’ainsi il n’y aurait pas de scandale… Je voyais toujours là un louche qui me répugnait autant que le premier lavement que j’avais refusé de donner à monsieur l’abbé, maître de monsieur de Lafleur… et je ne savais à quoi me déterminer.