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MA TANTE


presbytère, et reconnaissant de loin ma voix, et me voyant pendue à cette voiture, qui fuyait en m’emportant, elle ameuta, en se mettant elle-même à crier encore plus fort que moi, une troupe d’hommes qui battaient en grange à côté de la cabane du paysan, et qui coururent tous, avec elle, après l’anglais avec leurs fléaux, en criant, en chorus : Arrête ! arrête !

Pour surcroît de bonheur, un postillon, de retour de Fontainebleau à Paris, était arrêté là aux environs à boire un coup : il remonta vîte à cheval et galoppa après la voiture qu’il arrêta ; ce qui donna le temps à ma tante et aux batteurs d’arriver. Ils entourèrent l’équipage fugitif, en menaçant les ravisseurs de leurs fléaux. Ma tante me reprit, et tous ces bons paysans nous remmenèrent en triomphe après avoir un peu houspillé la voiture, les chevaux, le cocher, le milord, et jusqu’à la belle dame, qui voulaient emmener des fran-