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GENEVIEVE.


» bonne tante, je suis certainement très-sage ; et malgré ma sagesse, voilà déjà cinq ou six fois au moins, de bon compte, que j’ai été bien près d’être… victime !

» Eh ! ma chère fille, la sagesse, vis-à-vis des libertins, est quelquefois un motif de plus pour exciter leurs passions criminelles… Peu flattés, dégoûtés même des victoires faciles qu’ils obtiennent sur ces filles dont l’intérêt ou la corruption décident la complaisance, ils cherchent des jouissances plus raffinées, en s’efforçant de triompher d’une ame honnête et vertueuse, mais aussi simple qu’innocente… Il n’y a pour ainsi dire qu’un sûr moyen pour nous mettre à l’abri de leurs indécentes persécutions. — Eh ! lequel donc, ma tante, que je l’emploie bien vîte ? — Ma pauvre enfant, c’est de vieillir… J’ai été, comme tu l’as vu par mon histoire, aussi persécutée que toi dans

K.