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GENEVIEVE.


tant plus jeune elle avait traités de mièvretés.

Le jeune Anodin entra donc avec sa seringue, comme j’ai dit, et ne voyant pas ma tante, il se hasarda, sans permission cette fois, à me donner un baiser, en me disant cependant pour excuse qu’il pouvait bien faire le matin, en l’absence de ma tante, ce qu’il faisait le soir en sa présence…

« Oui ! mais, lui répliquai-je, en sa présence quand elle dort. Eh bien ! répondit-il, sa présence, quand elle dort, est comme son absence, quand elle n’y est pas ; par conséquent il n’y a pas plus de mal à l’un qu’à l’autre ».

A cette vive répartie je ne sus que dire, et je supposai qu’il avait raison, puisque personne n’était là pour lui donner tort… D’ailleurs il était gai, aimable, complaisant pour ma tante qui l’aimait beaucoup, et pour moi à qui il ne déplaisait pas… Je ne lui fis donc