Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/487

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
MA TANTE


et ont pensé tourner contre elle et contre moi.

Son mari était revenu la veille, mais il s’était attardé malgré lui avec des amis chez qui il avait soupé plus que raisonnablement. Ces braves gens, mais indiscrets, ne voulant pas le laisser sortir de chez eux pendant la nuit, et hors d’état de se conduire, ni le ramener devant sa femme dans le degré d’ivresse où ils l’avaient mis, l’avaient laissé sommeiller quelques heures, pendant qu’eux, plus fermes à leur poste, ribottaient toujours… et après l’avoir encore fait trinquer à son réveil, sous le prétexte de ce que les bons ivrognes appellent reprendre le poil de la bête… ils lui avaient enfin donné la liberté de revenir chez lui, quand ils avaient commencé à voir le jour, et l’avaient ramené jusqu’à sa porte, où ils l’avaient enfin quitté.

Comme il avait des doubles clefs, il ouvrit sans difficulté. Son premier soin fut de venir à son lit et de se coucher