Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/464

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
GENEVIEVE.


panier. Il en tira une blouse de soie, dont les femmes s’enveloppent le matin, et qui avait servi à son épouse, et m’en revêtit. Il me garnit la tête avec un beau mouchoir des Indes, surmonté d’une calèche qu’il acheta à la maîtresse de l’auberge ; et quand la voiture partit, il m’y fit entrer avec lui, en payant une des places qui restaient vides.

Voilà donc encore un changement d’état auquel je ne m’attendais pas plus qu’aux autres, et ma main engagée une seconde fois…

Nous arrivâmes le soir même à la ville où était sa troupe. Il fut exact à sa promesse. Il fit avec diligence toutes les démarches nécessaires ; notre mariage fut célébré avant qu’il me parlât de reparaître sur le théâtre, et je fus reconnue et saluée par tous les acteurs comme madame la directrice… mais c’était une nouvelle épreuve pour moi, et un chagrin de plus que le sort me préparait.