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MA TANTE


jourd’hui, qui perd tout par ce cruel accident, et qui se trouve à présent sans mari, sans maître, sans gages, sans nourriture, sans maison et sans lit !… Ça n’est-il pas très-particulier, ça, madame !… Voyez pourtant ce que c’est que… la vicissitude de la prédestinée !… car il y a un sort, au moins, ne vous y trompez pas, et chacun a le sien… Voilà le boulanger, par exemple !… Mais, moi-même qui vous parle là… je remarque souvent… D’ailleurs, dans mon état, tout ces contrats que je fais tous les jours… Oh ! oui… C’est pour en revenir à cette fille… car en vérité ça me confond, moi !… et tout ça prouve bien, ma femme… que ce n’est pas là une heure à laisser dans la rue une fille dont le lit vient d’être brûlé… »

Avec cette belle éloquence-là il parvint à déterminer madame la tabellionne à me permettre que je couchasse dans