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GENEVIEVE.


de me sauver dans la rue… et la maison entière ne présenta plus qu’une masse de flammes.

Je courus, toute éperdue et hors de moi, chez le tabellion, qui ne demeurait pas loin de là, pour lui apprendre ce terrible malheur… Tout le monde dormait. Mais à force de frapper et de crier, je réveillai tout le voisinage, et enfin le tabellion le dernier… (car, et c’est étonnant, ces gens de loi, ou de justice, ont toujours, hors de ce qui les concerne eux-mêmes, l’oreille plus dure que tous les autres citoyens).

On vint avec moi chez le boulanger, mais il n’y avait plus de ressource. Sa maison, qui était la première du village, était isolée. La flamme ayant percé par la porte et les fenêtres, l’avait entourée de tous les côtés : on ne pouvait plus même en approcher, et tous les morceaux de la charpente tombaient en cendres ou en charbons.

Dans ce désastre affreux et irrémé-