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MA TANTE


bler de même, ne put résister à cette double charge, et elle céda… Bref, il se pansa si bien, qu’il ne fut plus possible de songer à la signature, et que le tabellion et les deux amis du boulanger se retirèrent à nuit close, en le laissant dormir sur la table, et me promettant de revenir le lendemain matin, pour terminer cette affaire en déjeûnant avec lui.

Par une rencontre singulière, son garçon se mariait aussi ce même jour-là, et avait été faire la noce chez les parens de sa nouvelle femme ; de sorte qu’étant seule à la maison, je me déterminai à rester auprès de la table, à veiller le boulanger.

Je réfléchissais avec chagrin sur ce malheureux défaut qu’il avait de s’enivrer comme ça… mais, en même temps, considérant que ça ne lui arrivait que les dimanches, et calculant qu’il n’y en avait qu’un par semaine, je trouvais que j’aurais encore bien moins à me