Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/419

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
38
MA TANTE


son ouvrage, et tenir sa boutique avec son garçon tout seul ; qu’il se sentait une certaine inclination à me garder avec lui, mais que ne me connaissant aucunement, il était juste que je lui donnasse quelques éclaircissemens sur ma personne. Cette demande était si raisonnable, que je lui dis que je voulais lui avouer toute mon histoire, comme à mon confesseur même.

Je lui racontai tout sans aucun déguisement ; lui disant le nom de ma mère et de mon village, et le priant d’y écrire pour en savoir la vérité, jusqu’à mon départ avec le directeur de comédie, et ensuite à celui-ci, pour avoir la confirmation du reste jusqu’à mon enlèvement par monsieur Belle-Rose… Ce qui ne laissait qu’un intervalle de quatre jours jusqu’à mon arrivée à sa boutique ; sur quoi l’hôte de l’auberge, où j’avais demeurée à la ville, lui certifierait encore et mon arrivée par la diligence, avec mon voleur, et mon séjour chez lui.