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MA TANTE


la raison, et une réflexion de sagesse et de prudence l’arrêta à temps.

« Mes amis, nous dit-il, en reprenant un ton plus posé, quoique j’aime à boire, il ne faut pas perdre la carte. Je pense que j’ai aujourd’hui des devoirs d’hospitalité à remplir : voilà une jeune étrangère que j’ai à loger, et si je me grisais avant qu’elle fût couchée, je ne pourrais plus lui indiquer sa chambre ; et je ne voudrais pas charger mon garçon de cette commission-là… Ainsi, pour faire les choses en règle, je vas d’abord envoyer dormir monsieur mon garçon, pour qu’il se lève demain matin… autrement dit, cette nuit de bonne heure pour pétrir, et je vas mener mam’selle à l’endroit où elle se couchera, et s’enfermera sagement par-dedans, avec la clef que je lui laisserai… Après ça, je reviendrai finir ma bouteille en fumant ma pipe, et demain, ma belle voyageuse, quand