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GENEVIEVE.


dernière femme à qui je venais de me présenter pour servante.

« Ah ! ma bonne amie, vous n’y pensez pas, me dit-elle, not’ servante avec ces belles nippes-là !… c’est plutôt la maîtresse, je crois ben, que vous voudriez être ! mais comme je n’avons pas encore envie que not’ homme troque sa ménagère pour une belle servante, je continuerons à nous servir nous-même, pour l’y empêcher la tentation… Allez, allez plus loin, ma mie, voir si vous trouverez d’aut’ femme qui veuille partager avec vous… » et elle me ferma la porte au nez.

Ce propos dur et humiliant, quoiqu’en me chagrinant, me donna deux avis utiles. L’un, que pour trouver la condition que je cherchais, il fallait être vêtue plus simplement ; l’autre, que dans le besoin que j’avais de manger et de me loger au moins pour cette nuit, je pouvais, en troquant ma dé-