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MA TANTE


à mon cou, et une paire d’anneaux à mes oreilles.

L’aubergiste voulut bien me garder deux jours sur le nantissement de ces effets ; mais le troisième, dès le matin, il me signifia qu’ils étaient mangés et au-delà ; que ses loyers étaient très-chers, et qu’il ne pouvait plus me garder… Le chagrin ne m’ôta pas le courage. Je regardai mon projet et mon histoire de comédie comme un songe, et cette dernière aventure comme une punition que j’avais doublement méritée, en sortant d’abord de mon village, où je n’osais plus retourner, pour me jeter au hasard dans un état si dangereux ; et ensuite en quittant mal-honnêtement le directeur et sa femme, qui étaient les seules personnes qui m’eussent encore rendu de véritables services…

Je me rappelai ma naissance et mes premières occupations ; je sentis que j’étais née pour gagner ma vie en travaillant ; mais considérant que je ne