Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/395

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
MA TANTE


de chanteuse dans l’opéra, et qu’on rembourserait, en arrivant, les frais de mon voyage et du port de mes effets. Enchantée de ces belles promesses, je fis une malle où je ramassai tout ce que je pouvais avoir en linge, robes, argent et petits bijoux, car les dames et messieurs de la ville, qui m’aimaient beaucoup, et qui savaient que je n’avais pas d’appointemens, que je ne gagnais cette année, dans la troupe, que ma nourriture, etc., m’avaient fait toutes sortes de cadeaux en m’invitant à des dîners et des soupers où je chantais de petits couplets et racontais mes premières aventures, celle sur-tout avec monsieur Jasmin, qui m’avait fait connaître par le directeur, et engager dans sa troupe.

Je confiai cette malle à monsieur Belle-Rose, qui la fit enlever en me disant qu’il allait la faire partir avec les siennes par le fourgon, à l’adresse de notre nouveau directeur, et que le lendemain de la clôture du spectacle ; qui