de chanteuse dans l’opéra, et qu’on
rembourserait, en arrivant, les frais de
mon voyage et du port de mes effets.
Enchantée de ces belles promesses, je
fis une malle où je ramassai tout ce que
je pouvais avoir en linge, robes, argent
et petits bijoux, car les dames et messieurs
de la ville, qui m’aimaient beaucoup,
et qui savaient que je n’avais pas
d’appointemens, que je ne gagnais cette
année, dans la troupe, que ma nourriture,
etc., m’avaient fait toutes sortes
de cadeaux en m’invitant à des dîners
et des soupers où je chantais de petits
couplets et racontais mes premières
aventures, celle sur-tout avec monsieur
Jasmin, qui m’avait fait connaître par
le directeur, et engager dans sa troupe.
Je confiai cette malle à monsieur Belle-Rose, qui la fit enlever en me disant qu’il allait la faire partir avec les siennes par le fourgon, à l’adresse de notre nouveau directeur, et que le lendemain de la clôture du spectacle ; qui