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MA TANTE


» abbé respectable, dont l’estomac, paresseux dans ses fonctions, nous invite à être alertes dans les nôtres, et dont cette partie que vous n’osez envisager (quel abus elle faisait des termes) ! est un fond, pour ainsi dire, inépuisable pour nous ! une mine enfin qui vous rapportera des rentes… Car monsieur l’abbé m’a promis, si Dieu lui prête vie, et que ses indigestions continuent, ce que j’espère bien, de vous accorder ma survivance auprès de lui ».

Quoique peu convaincue par ces beaux raisonnemens, je voulais essayer de contenter ma tante et de faire violence à l’antipathie que je sentais en moi pour cet humiliant office… Je me rapprochai donc, mais en vain. La vue de ce postérieur décharné et ridé me révolta de nouveau. Je me reculai vivement jusqu’à la porte, que j’ouvris pour sortir, en déclarant positivement à ma tante que ma répugnance était invincible…