quelque chose de rude comme du crin,
qui me picotait la chair. Je portai vivement
la main à l’endroit molesté, et je
saisis une barbe longue et dure que je
supposais, à moitié endormie que j’étais
encore, être la barbe d’une chèvre que
j’avais vu rôder toute la journée dans
le coche.
Au même moment, ma tante, qui se réveillait aussi, s’écria de toutes ses forces : « Ah ! chien ! au viol ! au viol » !… et elle empoigna le marinier qui, la prenant pour sa favorite prétendue, la poussait amoureusement et fortement contre moi…
Tout gris qu’il était, il reconnut, à la voix, qu’il y avait erreur dans son fait, et il voulait se retirer. Mais ma tante, indignée de l’attentat prémédité et entamé contre sa vertu, ne le lâcha pas, et serrant toujours fermement ce qu’elle tenait : « Non, non, tu ne m’échapperas pas, criait-elle, impudique !… qu’on batte le briquet ; je veux connaître