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MA TANTE


nous avait offert plusieurs fois, de bonne grâce, de partager les provisions de son bissac, qui était mieux fourni que le nôtre. Ma bonne tante avait accepté un morceau de saucisson qui, l’ayant altérée, l’avait déterminée ensuite à ne pas refuser quelques gorgées de bon vin, qu’elle avait bu à même une gourde que le révérend avait la précaution de remplir aussi dans toutes ses haltes… puis nous ayant souhaité le bonsoir, il s’étendit et s’endormit près de notre paille, de mon côté.

Il est encore bon de savoir qu’il y avait une assez jeune et jolie fille, au maintien et à la conversation fort leste ; une façon d’ouvrière ou de servante qui allait chercher condition, et qu’un des mariniers avait beaucoup courtisée toute la journée. Il avait fini par s’entendre avec elle, l’avait engagée à venir se coucher, quand il serait nuit, dans cet endroit où nous étions, et c’était pour elle et pour lui qu’il avait étendu cette paille