et coucher. Ceux qui, plus ménagers,
voulurent épargner, s’arrangèrent pour
manger les petites provisions qu’ils
avaient faites d’avance, et dormir dans
le coche. Ma tante et moi nous fûmes
de ce nombre-là.
Nous reluquâmes un certain coin près de la cabane qui servait de dépôt aux mariniers, où il y avait de la paille fraîche étalée, nous nous y installâmes sans obstacle, car dans ce moment les trois quarts des passagers étaient descendus à terre, ou pour y rester, ou pour y renouveler des provisions, et les mariniers pour rafraîchir, en buvant, leurs gosiers et leurs langues de tous les juremens que notre accident leur avait fait proférer énergiquement.
Après avoir fait un petit repas assez frugal avec du pain et du fromage, et détrempé cela de quelques verres d’eau de la rivière, nous nous endormîmes à côté l’une de l’autre sur cette paille.