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MA TANTE

Malgré l’horreur que m’inspiraient ses propositions, je ne pouvais plus crier, comme je te l’ai dit. A peine me restait-il la force de le conjurer tout bas, et en pleurant, de ne point abuser de ma faiblesse ; il ne m’écoutait pas, prenait toujours des libertés, et il n’y avait plus que le ciel qui pût me sauver de ce terrible danger.

Animé par les efforts que je lui opposais, il ne ménagea plus rien, et m’ayant traînée sur une petite pelouse de gazon, il m’y renversa, et m’assujétissait sous lui, les bras retournés sous mon dos, pour venir à bout de ses criminels desseins. Déjà il était prêt à me déshonorer… lorsqu’en agitant, pour ma défense, les jambes et les pieds, qui me restaient encore libres, je fis, en frappant contre sa cuisse, partir la détente d’un pistolet qu’il avait dans la poche de côté de sa culotte, et dont le scélérat me voulait sans doute assassiner après avoir commis son crime… et le coup