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GENEVIEVE.


issue de mon affaire avec la méchante femme qui avait voulu trafiquer mon honneur.

Nous fûmes reçues par tous les gens de notre endroit, avec beaucoup de caresses et d’amitié, et la copie du jugement que je fis afficher à la porte de l’église, ne servit pas peu à me donner encore plus de considération.

Comme tout ce qui m’était arrivé depuis mon départ et pendant mon séjour à Paris, m’avait un peu mûrie par les réflexions sérieuses que cela m’avait fait faire, je commençai, sans rien perdre cependant de ma gaieté naturelle, à être beaucoup moins folle qu’avant, et ma mère fut bien plus contente de moi dans les soins du ménage et de son travail de blanchisseuse, où je l’aidais assidument.

Il y avait déjà quelque temps que je vivais ainsi fort tranquille, et ne pensant plus à mes premiers chagrins… Un jour que nous étions allées laver assez loin du village, en remontant la rivière,