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MA TANTE


morte, il la recevrait de préférence à toute autre, si elle voulait aller la remplacer.

Ma bonne tante, croyant déjà voir à ses trousses et aux miennes, et les sbires de l’inquisition pour le prieur des Carmes, et les recors du Châtelet pour le procureur, calculant de plus que sa seringue ni ma couture ne pouvaient plus rien nous rapporter, se détermina subitement à profiter de l’occasion favorable que lui offrait le bon curé.

Dans ce moment, monsieur de Lafleur arriva. Il remarqua aisément notre trouble, nous en demanda la cause, et l’ayant appris de moi, qui babillais toujours plus que ma tante, il s’empressa de saisir la circonstance pour nous offrir le seul moyen qui, disait-il, dépendait de lui, et pouvait nous mettre toutes deux à couvert du danger.

C’était que ma tante partît sur-le-champ, par une voiture avec laquelle