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MA TANTE


ser sur l’estomac l’enflure que vous avez sur le dos ».

Plus ma tante avait raison, plus la bamboche se fâchait contre nous. Outrée de colère, elle finit par s’en aller en disant à la couturière qu’elle lui ferait payer cette robe, qu’elle laissait, sur les façons que sa cousine lui redevait d’ancien, et qu’elle n’aurait plus la pratique ni de l’une ni de l’autre.

A ma part, j’en fus donc, moi, pour mon travail, qui ne me fut pas payé, et je me vis obligée de renoncer aux autres ouvrages que la couturière m’avait promis. Je remontai avec ma tante, en nous consolant par la douce expectative des deux louis que j’allais gagner chez le peintre, et en promettant bien de ne plus être couturière pour des bossues.

J’achevai ma toilette, qui avait été interrompue par cet entr’acte de la robe, et ma tante, transportée en me regardant, me disait : « Va, va, ma chère