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MA TANTE


pensait qu’il fallait toujours convaincre et gagner les esprits au lieu de contraindre les volontés).

« Ma chère nièce ! tu n’as pas de bien… que celui que tu peux attendre de moi ; mais je suis vieille, et à mesure que tu avances et que tu entres dans le monde, je recule, moi, et j’en vais bientôt sortir ; et je ne te laisserai pas bien riche… Heureusement j’ai eu la satisfaction de t’amener à bien jusqu’à ce jour, et te voilà, dieu merci, en âge de travailler et de gagner par toi-même de quoi pourvoir à ta subsistance. Il te faut donc choisir un état. Or tu vois par ma propre expérience qu’il n’en est guères, j’ose le dire, qui soit dans le cas de mieux te nourrir que celui que j’exerce depuis si longtemps, et avec distinction… Que l’orgueil ne t’aveugle pas, et ne va pas te coiffer l’imagination pour quelque métier qui te paraîtra plus bril-