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GENEVIEVE.


malade soulagé, qui proportionna libéralement l’étendue de sa reconnaissance à l’abondance de l’évacuation qu’on venait de lui procurer.

La bonne Geneviève, enorgueillie de ses nouveaux succès, qui depuis ce moment allèrent encore en augmentant, imagina pour mon bien de m’initier aux secrets d’un art qu’elle professait avec tant de supériorité.

Je commençais déjà à être formée ; j’avais même de la tournure et de l’embonpoint, et je pouvais passer pour une assez jolie petite personne.

Ma tante ayant donc conçu son projet, et ne doutant pas que je ne dusse me conformer à ses vues, sinon avec empressement, du moins avec résignation, me dit un matin, en me mettant deux seringues en main, que j’allais sortir avec elle et commencer mon noviciat, pour parvenir à la gloire et à la fortune.

« Ma chère enfant, me dit-elle », (car elle avait des principes, et elle