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MA TANTE


» taille à travers tes habits mal faits, et je vois avec satisfaction que j’ai bien jugé : tu as un corps superbe ». (Effectivement, j’avais encore beaucoup profité et grandi durant près de huit mois que j’avais passés chez ma première maîtresse). « Et c’est un avantage pour lequel tu ne seras pas moins recherchée qu’une autre qui n’aurait qu’un beau minois. Ne t’inquiète pas : je te réponds de ta fortune ».

Elle me répéta tous ces complimens et ces propos pendant le souper, sans que je comprisse rien à ce qu’elle voulait me dire… Mais, flattée de ses caresses, et sur-tout de la bonne chère qu’elle me fit faire, et du ton amical qu’elle avait avec moi, car rien ne sentait la maîtresse, de son côté, ni ne me faisait souvenir, du mien, que j’étais servante, je soupai très-agréablement, et me couchai ensuite dans un bon lit, où je me reposai très-délicieusement,