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GENEVIEVE.

La musique la précédait, toute composée d’instrumens à vent ; quatre garçons apothicaires et quatre gardes-malades portaient leurs seringues renversées en signe de leur défaite ; deux autres marchaient ensuite immédiatement après ma tante, dont la seringue haute annonçait et ses anciens succès, et les exploits glorieux qu’elle allait encore mettre à fin : ces deux-là portaient des bassins qui devaient servir après son expédition, et un grouppe de peuple suivait en formant un charivari avec des poêles, des chaudrons et des mortiers que l’on frappait avec des pilons d’apothicaire.

Son entrevue avec le chanoine fut aussi des plus touchantes. Il s’excusa de son mieux pour les mauvais procédés qu’il avait eus avec elle, la conjura de n’en point garder de rancune, comme il déclara n’en avoir aucune de son côté pour le procès qu’elle lui avait intenté, et bref, lui dit que pour la plus grande