fourneaux, j’allais promener trois petits
enfans qu’elle avait, et que madame lui
permettait d’élever dans la maison, où
le mari était portier. Ce qui me faisait
le double emploi de bonne d’enfans, et
d’aide de cuisine ; mais avec un peu de
peine et beaucoup de complaisance, je
me tirais assez bien des deux offices.
Au bout de quelque temps, un jour que la cuisinière était indisposée, et qu’elle crut pouvoir se reposer sur moi du soin de mener seule sa cuisine, elle resta couchée et me chargea du repas. Fière d’une preuve si honorable de sa confiance et du talent qu’elle me reconnaissait, je me mis hardiment à la besogne, en l’assurant qu’elle pouvait être tranquille. J’apprêtai donc et je servis le dîner.
Il est bien vrai de dire qu’on a des jours malheureux, ou que des malins génies se plaisent quelquefois à nous contrarier !… Moi, qui avais déjà fait plusieurs excellens ragoûts, et régalé