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MA TANTE


votre mère. Vous êtes meilleure pour être blanchisseuse et manier un fer à repasser le linge, qu’un fer à papillote. Il n’y a pas tant de danger à roussir une chemise qu’à brûler une oreille.

» Eh bien, ma chère dame, repris-je, toujours en embrassant ses genoux, vous avez raison. Coiffeuse de madame, c’est trop noble et trop relevé pour moi ; mais ne me renvoyez pas, je vous en supplie, et employez-moi à tout ce que vous voudrez. Je porterai du bois, de l’eau… j’aurai soin de la basse-cour, je balayerai… pas les appartemens, puisque madame a un frotteur, mais les cours, les escaliers, la cuisine…

» Ah ! la cuisine !… Eh bien, à la bonne heure, me dit-elle en s’adoucissant, (car vraiment elle avait un bon cœur, et si ce n’eût été qu’on tient à ses oreilles, elle ne m’en aurait pas voulu du tout) ; soit, je veux bien