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MA TANTE

Plus morte que vive de l’appréhension que me causaient tous ces gens, qui avaient le sabre nu à la main, et dont la mine était rébarbative, j’avais à peine osé hasarder une fois ou deux de leur dire :

« Eh mais, mes bons messieurs, que me voulez-vous ? où me menez-vous ? — Tu vas le savoir, misérable », fut toute la réponse que j’en pus tirer… et ils me laissèrent seule et enfermée, à faire bien des réflexions douloureuses qui n’aboutissaient cependant à ne me rien faire deviner.

Une heure après, je vis arriver un homme en robe noire, d’un aspect sévère et imposant ; et ce qui redoubla mon effroi, ce fut la vue du cadavre encore sanglant d’un homme qu’on étendit devant moi.

L’homme noir me demanda si je reconnaissais le mort, si je ne confessais pas l’avoir assassiné, et ce que j’avais fait de ce que je lui avais volé ?