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GENEVIEVE.


meil qui m’accablait malgré moi, (car dans notre village je me couchais de bonne heure, et mon cousin ne m’avait guères laissée dormir,) me firent penser qu’il valait mieux m’arrêter que de m’enfoncer davantage dans ce bois, en m’éloignant peut-être de l’endroit où j’avais affaire.

Cette réflexion me décida à m’asseoir au pied d’un gros arbre sous lequel je me trouvais alors, en me recommandant à la Providence, et me disant que puisque je voulais être sage, je ne pouvais pas manquer d’être heureuse. Je m’endormis dans cette consolante idée… Mais à peine le jour commençait-il à poindre, que je fus réveillée en sursaut par des cavaliers de maréchaussée, qui me saisirent brusquement et m’attachèrent sur un de leurs chevaux. Ils me firent traverser tout le bois sans me rien dire, et me déposèrent enfin dans une prison à l’entrée d’un village, où ils s’arrêtèrent.