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MA TANTE

quillement multiplier le nombre de ses séances, dans l’intention de toucher le tout en masse, et de le placer ensuite avantageusement ; mais l’année entière étant révolue, elle présenta son mémoire et en demanda le paiement.

Le chanoine étonné de la somme, trouvant dur de payer en gros ce qu’il n’avait pris qu’en détail, et piqué de la demande de ma tante, refusa net, et même la cassa aux gages, et la mit scandaleusement à la porte.

La bonne Geneviève, offensée à son tour de cet indigne procédé, attaqua le chanoine en justice, fournit les preuves à l’appui de son mémoire, et fit si bien entendre au conseil, que l’honneur de s’être agenouillée un millier de fois devant le postérieur canonique, n’était pas un dédommagement suffisant pour ses peines, qu’il fut fait droit à sa demande.