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GENEVIEVE.


dedans, je lui racontai l’histoire du rêve terrible de mon cousin, qui avait manqué m’effondrer avec ce je ne sais quoi dont je ne pus lui faire la description.

Cette fille qui était honnête, et que la pauvreté seule obligeait à rester chez un homme vicieux où elle trouvait son pain, m’apprit que c’était un libertin qui n’était pas mon cousin, comme il me l’avait fait croire ; qu’il cherchait et attrapait comme cela par-tout des jeunes filles innocentes ; que je n’étais pas au Gros-Caillou, ainsi qu’il me l’avait dit encore, mais à Passy, et que pour être rendue chez la véritable cousine de ma mère, j’avais encore la rivière à traverser. Je lui rendis grâces de l’instruction qu’elle me donnait, et la priai de m’aider à me soustraire aux attaques impudiques de son scélérat de maître. Cette bonne fille, vraiment vertueuse, et touchée de mon danger, y consentit, au risque de perdre sa place et d’être renvoyée. Elle ne couchait