Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.
5
GENEVIEVE.

et sa dextérité, jointe à un procès curieux[1] qu’elle intenta à un chanoine ingrat qui lui refusait ses honoraires, fit voler et éclater sa réputation dans la capitale et dans toutes les provinces.

Ce chanoine était un gros, gras, replet, rebondi, massif et enluminé personnage, mangeant comme quatre, buvant comme six, et pour moins s’ennuyer, passant, outre ses repas, toutes les heures de l’office à table ; ce qui lui valait régulièrement deux ou trois indigestions par jour, qui nécessitaient par conséquent aussi cinq à six lavemens par journée.

Ma tante ayant autant de confiance en la probité du chanoine, qu’elle faisait de fond sur sa gourmandise, laissait tran-

  1. Voyez dans les Causes amusantes, le procès de la femme Etiennette Boyau, garde-malade, demanderesse, contre maître François Bourgeois, chanoine de l’insigne église collégiale et papale de Saint Urbain de Troyes, défendeur.
A.