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MA TANTE


» faire mieux que moi, si tu te trouves en pareil cas.

» Je t’entame donc mon histoire à douze ans sonnés… parce qu’à cet âge-là je valais déjà une fille de quinze, tant pour la raison que pour tout… J’étais vraiment avancée… et c’est ce qui fait que j’ai vieilli de bonne heure ».

Comme je te l’ai déjà dit hier, je n’étais pas jolie, et c’est presque tant mieux quand on n’est pas riche ; on trouve moins d’occasions d’être tourmentée et poussée au mal par ces tracassiers d’hommes, qui n’en veulent qu’à la beauté !… car on ne rencontre pas toujours des gens qui se contentent de vous tirer en peinture, et qui vous donnent des deux louis pour vous regarder deux heures. Mais, tout est pour le mieux, il faut qu’il y en ait de toutes les façons…

Du reste, j’étais vive, alerte, rieuse, bien ouverte d’intelligence, et j’appre-