Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
51
GENEVIEVE.


dis qu’il était heure de se coucher, et que nous serions bien plus à notre aise dans le lit ; mais que j’avais fait des réflexions, et que j’étais bien décidée à ne lui rien accorder qu’il ne m’eût auparavant signé une promesse de mariage… Il avait vraisemblablement calculé aussi de son côté que je pourrais lui opposer encore cette résistance, et il avait pris ses précautions pour la vaincre, car il me répondit sur-le-champ que, satisfait le matin de la confiance que je lui avais témoignée en lui permettant de venir chez moi la nuit, il avait voulu s’en montrer digne, en me faisant de lui-même l’écrit que je lui demandais, et qu’il me l’apportait. Il me donna effectivement un papier assez sale, qu’à la lueur de ma lampe je reconnus pour devoir être le même qui lui avait déjà servi, et avec la malheureuse Jeanneton, et peut-être avec plusieurs autres…

Je suis contente, lui dis-je en soufflant la lumière ; couchons-nous main-