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MA TANTE


sage, sitôt qu’elle vit les assiduités de son parjure amant auprès de moi, elle se résolut à venir me confier son aventure, tant pour me représenter ce que j’avais à craindre de la légèreté de ce volage, que dans l’espérance de le voir revenir à elle, si je le rebutais… ce qu’elle me conseillait beaucoup, en m’assurant que son intention était de m’en faire autant qu’à elle.

Je fus indignée de cette double trahison, et je conçus, dès l’instant, le projet de l’en bien punir. Je proposai à Jeanneton de s’y prêter : elle ne demandait pas mieux. Je l’instruisis de son rôle, et j’attendis ensuite monsieur Jasmin dans ma chambre. Il fut exact au rendez-vous. Je le reçus à la lueur d’une petite lampe très-faible, et qui permettait à peine de se voir, sous prétexte que la décence supposait que je devais être endormie à cette heure-là. Il voulut préluder tout d’abord par des caresses, mais mon plan était fait. Je lui