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GENEVIEVE.


ça dans ce temps-là. « Pourquoi tant vous défendre avec moi ?… pourquoi me refuser des preuves d’un retour de tendresse de votre part, que je mérite si bien par l’excès de la mienne ? me regarderiez-vous comme un trompeur ? Ah ! cette pensée m’afflige au point que je vous signerais une promesse de mariage tout-à-l’heure, et une donation de tout mon bien et de toutes mes espérances, si je ne craignais de pouvoir penser après, que vous auriez cédée plutôt à l’intérêt qu’à l’amour que j’avais osé me flatter de vous inspirer… et cette idée cruelle empoisonnant mon bonheur, me rendrait malheureux par la suite » !

« Eh mais, monsieur, vous auriez tort de penser cela, lui dis-je. » Soit que je parlasse de bonne foi et que je fusse persuadée de ce qu’il me disait, soit que, fatiguée moi-même de lutter contre lui, l’instant marqué pour ma faiblesse fût arrivé… « J’ai vraiment

  II.
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