Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
33
GENEVIEVE.


même dans un autre quartier, pour qu’on ne vous connaisse pas. Pendant ce temps-là, moi, je vais achever mon fricot, et Suzon apprêtera le couvert ; ça fait que quand vous reviendrez, nous n’aurons plus qu’à nous mettre à table ».

Cet arrangement ne faisait pas le compte de monsieur de Lafleur, mais il connaissait ma bonne tante pour être entêtée, et il n’y avait pas à répliquer. Il reprit donc l’écu dans ma main, qu’il serra et baisa, en nous disant :

« Eh bien, mesdames, pour ne pas perdre deux minutes du plaisir que vous me permettez d’avoir en votre aimable société, je vais, au risque que cela soit rapporté à monsieur l’abbé, aller tout bonnement au cabaret qui est en face », et il descendit.

Dès qu’il fut dehors : « Il avait bien envie de rester seul avec toi, Suzon ! me dit ma tante, mais méfie-t’en

  II.
D