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MA TANTE


à couvrir de l’autre une partie de ma nudité…

« Eh ! ma bonne, ne nous dérangez donc pas, lui dit le peintre en courant à elle et la retenant, il n’est question ici ni de viol ni de meurtre. Votre nièce a consenti à me servir de modèle pour une sainte Suzanne ; je lui donne deux louis pour cela, et nous la peignons. Voilà tout,

» Quel beau chien de conte me faites-vous donc là, avec vos saintes Suzanne et vos modèles que vous peignez ?… Est-ce qu’il est décent de prendre des jeunes filles pour ça ? Adressez-vous à des femmes faites, à la bonne heure… Comme v’là moi, par exemple. Donnez-moi vos deux louis, et je vous en servirai de modèle pour une Suzanne… et les deux premiers qui viendront pour faire les vieillards, je vous leur cognerai la gueule d’importance… Mais pour ma nièce, je ne veux pas qu’elle se laisse voir comme ça.