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MA TANTE


» voilà, monsieur. — Qu’ils sont beaux et bien moulés !… et les jambes… il faut défaire les bas. — Encore les bas ? — Sans doute : Suzanne n’en avait certainement pas dans l’eau ».

J’ôtai donc les bas pour ressembler à ma patronne, et mon peintre de s’extasier de plus en plus… « Ah ciel ! s’écriait-il, que tout le reste, s’il est proportionné, doit donc être enchanteur !… Allons, ma chère Suzon, quittez à présent cette jupe. — Comment ! ma jupe aussi !… ah ! c’est trop fort, ça, monsieur ! je n’ôterai pas ma jupe. — Mais, mon enfant, votre pudeur est déplacée ici : je ne suis pas fait pour en abuser ; c’est notre état de voir ainsi nos modèles, et la chaste Suzanne, qui était bien aussi scrupuleuse que vous, était toute nue au moment où vous devez la représenter »… Et il défit les cordons de ma jupe ; et, par complaisance pour ma patronne, je le laissai encore faire.