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MA TANTE


plus ceux auxquels on donne de la publicité, doivent se répandre et s’ébruiter !… Or ces six clercs sortant en tolère et persifflant le procureur et son épouse, et ma tante ensuite, emmenant sa nièce, et ne ménageant pas davantage les expressions de la reconnaissance, avaient fourni une ample matière au bavardage des bonnes voisines.

La fruitière, chez qui monsieur de Lafleur était entré pour prendre langue, lui avait débité bien charitablement et le peu qu’elle savait, et le beaucoup plus qu’elle supposait. Etant donc informé par elle que j’étais partie avec ma tante, il venait m’avertir qu’il n’avait pas encore de condition pour moi, mais, qu’en attendant, il avait trouvé une occasion qui me vaudrait mieux que les gages de la meilleure cuisinière de Paris. Il m’expliqua que c’était pour aller chez un peintre très-renommé et très-occupé, qui faisait des tableaux pour les églises et les palais des princes ; qu’il avait dans